"Ajouter des limites d’émissions de CO₂ au CPE"
Une étude récente de VITO/EnergyVille, commandée par Luminus, montre qu’une adaptation du cadre du CPE pourrait accélérer le déploiement de solutions de chauffage à faible teneur en carbone. Selon l’étude, l’utilisation de pompes à chaleur serait encouragée et les investissements en rénovation rendus plus accessibles en intégrant explicitement des limites d’émissions de CO₂ dans la méthodologie du CPE.

Émissions annuelles de CO₂ par m² pour les archétypes selon trois scénarios de label A : entièrement au gaz (à gauche), optimisé pour le coût total de possession (au centre), entièrement à la pompe à chaleur (à droite)
En s’appuyant sur 135 archétypes – couvrant une large gamme de types de bâtiments et d’années de construction – cette étude transpose ses analyses dans des quartiers concrets en Flandre. Cette approche permet d’analyser en détail comment des ajustements politiques peuvent non seulement améliorer l’efficacité énergétique, mais aussi réduire considérablement les émissions de CO₂ dans le secteur du bâtiment flamand.
L’analyse est fondée sur des archétypes développés en 2022 (Position Paper – Le chemin le plus rapide vers le label A) et dérivés des données CPE flamandes. Les résultats sont approfondis pour trois quartiers spécifiques : Brugse Poort (Gand), Boxbergerheide (Genk) et Berendrecht (Anvers). L’étude utilise les outils EBECS et UEP de VITO/EnergyVille pour simuler différents scénarios de rénovation.
Pour décarboner de manière significative le chauffage résidentiel, une combinaison de soutien politique, d’incitations financières et de stratégies de rénovation intelligentes mettant l’accent sur l’électrification est nécessaire. L’étude formule trois recommandations concrètes pour les décideurs flamands ainsi que pour les propriétaires :
- Réformer le CPE : Ajouter des limites d’émissions de CO₂ afin de mieux refléter l’impact climatique d’un bâtiment. Certains bâtiments obtiennent un label A en se basant uniquement sur l’efficacité énergétique, tout en continuant à dépendre des combustibles fossiles, ce qui maintient leurs émissions de CO₂ à un niveau élevé. Lorsqu’on prend en compte les émissions de CO₂ – avec des limites de 6 kg/m² et 8 kg/m² – les pompes à chaleur s’imposent comme la technologie dominante pour le chauffage. Ce changement permet une baisse drastique des émissions par rapport aux chaudières à gaz classiques.
- Réformer les taxes sur l’énergie : Travailler vers un équilibre plus juste entre les prix de l’électricité et du gaz, afin de rendre les pompes à chaleur plus attractives.
- Soutenir les rénovations par étapes : Encourager les stratégies qui réduisent les coûts d’entrée tout en assurant des réductions d’émissions substantielles. Par exemple, installer d’abord une pompe à chaleur, puis isoler par la suite, constitue une voie rentable vers une décarbonation structurelle.