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Produits pomme de terre

Portrait d'un succès international: la pomme de terre belge

Partie 1: Le secteur comme moteur économique

Aardappelen (Marjan Blan)
Les années à venir seront cruciales pour l'avenir de l'industrie belge de la pomme de terre. La résilience et l'adaptabilité détermineront le succès

Nous la trouvons tous les jours dans nos assiettes. La pomme de terre belge est devenue si évidente que nous sous-estimons son succès. Au cours des derniers mois, des nuages d'orage ont plané sur la scène internationale et de nombreux autres défis se profilent à l'horizon. Mais le secteur de la pomme de terre a vu un avenir relativement radieux dans la finale 2024. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il sera suffisamment flexible pour faire face à la période extrêmement imprévisible qui s'annonce. Christophe Vermeulen, PDG de Belgapom, a fourni le texte et les explications complémentaires à cette analyse du secteur de la pomme de terre.

Transition durable

Récemment, une évolution positive a été observée en termes de surfaces cultivées et d'opportunités d'exportation, mais dans le même temps, les rendements, l'augmentation des coûts et l'impact sur l'environnement ont suscité de vives inquiétudes. Le secteur a donc appelé à un effort concerté de la part de toutes les parties prenantes pour faciliter la transition vers un secteur plus durable et plus résistant.

Les années à venir seront déterminantes pour l'avenir de l'industrie belge de la pomme de terre. La résilience et l'adaptabilité détermineront son succès. Toutefois, cette capacité d'adaptation doit être portée à un niveau d'urgence encore plus élevé en raison des événements récents.

2014-2024

Christophe Vermeulen, administrateur délégué de Belgapom, revient sur la dernière décennie dans le secteur: "Pour le secteur de la transformation de la pomme de terre en Belgique, nous avons connu une décennie exceptionnelle, avec une légère accélération pendant et après la crise. Cela s'explique également par le fait que le secteur s'est engagé presque collectivement à réaliser de nouveaux investissements et à se spécialiser. Jusqu'à présent, cette stratégie s'est avérée extrêmement efficace.

Cette stratégie porte manifestement ses fruits. Bien que les chiffres officiels pour 2024 n'aient pas encore été publiés, M. Vermeulen est convaincu qu'ils seront positifs. "Nous sommes toujours, et de loin, le leader mondial des exportations de pommes de terre surgelées. Je pense que l'année dernière, nous avons à nouveau largement dépassé les 6 millions de tonnes de pommes de terre transformées."

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L'année dernière, la superficie de pommes de terre de consommation en Belgique a augmenté de 5,8%. Cela représente une extension de 5.540 hectares

Malgré tout, certains facteurs provoquent un malaise dans le secteur: la nouvelle année, l'entrée en fonction du président Trump et d'autres facteurs de distorsion des échanges. "Toutefois, c'est également le cas dans plusieurs secteurs. Tout le monde doit s'adapter un peu", a précisé M. Vermeulen.

Quoi qu'il en soit, une estimation pour 2024 réalisée par le centre pilote Viaverda, telle que rapportée par vilt.be et boerenbond.be, existe depuis un certain temps, et les chiffres - en tenant compte des défis de cette année-là - étaient en effet relativement positifs. L'année dernière, la superficie de pommes de terre de consommation en Belgique a augmenté de 5,8%. Cela représentait une expansion de 5.540 hectares. Mais la croissance s'est surtout produite en Wallonie, avec +11,1%. En Flandre, l'augmentation a été de 1,8%.

Persoon neemt aardappel
Le début tardif de la saison a entraîné une baisse des rendements de 42,8 tonnes de pommes de terre par hectare (-7%) pour une zone belge pourtant en pleine croissance

Le NEPG (North-West European potato growers' organisation) - tel qu'interprété par newharvest.co.uk à la fin de l'année dernière - a toutefois enregistré une baisse estimée à 2,7% de la récolte belge de pommes de terre en 2024 par rapport à l'année précédente. La production totale s'est élevée à 4,31 millions de tonnes, contre 4,4 millions de tonnes l'année précédente.

Le début tardif de la saison a entraîné une baisse des rendements de 42,8 tonnes de pommes de terre par hectare (-7%) pour une zone belge pourtant en pleine croissance. Ce rendement est toutefois le plus bas depuis cinq ans. L'augmentation des coûts de production a évidemment dû être prise en compte, notamment la hausse des prix de l'énergie et des coûts de la main-d'œuvre et de l'emballage.

L'ambiance Interpom

L'optimisme de l'année dernière a été confirmé par l'ambiance très positive qui régnait autour d'INTERPOM 2024 en novembre. Cependant, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une modification du secteur, soulignant la nécessité de s'adapter au changement climatique, à des réglementations plus strictes et à l'augmentation des coûts de l'énergie. Cela doit se faire par le biais de processus de production efficaces et d'une diversification des marchés. Ce n'est pas par hasard que le thème était "Energiser une industrie de la pomme de terre en transition."

Des innovations et des développements, par exemple des techniques agricoles de précision et une utilisation plus efficace des ressources, ont été présentés pour soutenir la transition vers une industrie de la pomme de terre plus durable et plus résistante. Ce fut un peu l'écho de l'avertissement lancé par belpotato.be au début de l'année 2024, appelant à la planification stratégique et à la coopération au sein du secteur en tant que priorité. Car c'est la seule façon d'assurer la survie de la culture.

Une super pomme de terre, deux fois plus productive et résistante à tout, serait utile, mais c'est utopiste, ou en tout cas futuriste

La demande internationale de produits belges à base de pommes de terre augmente de 2 à 3% par an. Cela s'est également reflété à Interpom, qui, selon Christophe Vermeulen, est 'l'un des salons les plus fréquentés de tous les temps'. Les produits surgelés, en particulier, se portent bien, mais la concurrence s'intensifie.

L'Asie de l'Est en particulier, et plus précisément la Chine, est en train de devenir un nouvel acteur dans la production et l'exportation de pommes de terre transformées. "Pour l'instant, la qualité laisse encore à désirer", note M. Vermeulen. "Ils n'ont pas le meilleur produit et il n'est pas comparable au nôtre, mais les choses évoluent dans ce sens."

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L'expansion des surfaces de pommes de terre en Belgique et dans d'autres pays est limitée. En fait, en raison de normes plus strictes en matière de nature et d'environnement, de la législation sur le fumier et de la réduction de la protection des cultures, la surface agricole disponible diminue au lieu d'augmenter

M. Vermeulen souligne l'importance d'un recentrage du secteur. "Cela fait un moment que cela dure. Certaines entreprises décentralisent la transformation: Clarebout en Chine et Agristo en Inde et aux États-Unis. Depuis des années, nous disposons d'un environnement idéal pour fabriquer un produit de très haute qualité de manière rentable et l'exporter vers 160 pays. Mais il n'est pas possible de continuer à répondre à la demande croissante de la France, des Pays-Bas, de l'Allemagne et de la Belgique, d'où proviennent nos pommes de terre.

L'expansion des surfaces de pommes de terre en Belgique et dans d'autres pays est limitée. En fait, en raison de normes plus strictes en matière de nature et d'environnement, de la législation sur le fumier et de la réduction de la protection des cultures, la surface agricole disponible diminue au lieu d'augmenter. "Une super pomme de terre qui aurait un rendement deux fois plus élevé et qui serait résistante à tout aiderait, mais c'est utopiste, ou en tout cas futuriste."

Néanmoins, l'intérêt reste vif. "Il suffit de traverser la Flandre occidentale: cette année, un très grand nombre d'agriculteurs plantent des pommes de terre", confirme M. Vermeulen. Selon lui, il s'agit de trouver le bon équilibre: "En bon père de famille, on regarde son ménage économique et on ne met pas tout ses œufs dans le même panier."

L'obstacle de février

L'optimisme a été mis à mal au cours de la deuxième quinzaine de février. Jusqu'à la mi-février, le prix du marché libre était encore de plus de 300 euros par tonne et le prix contractuel restait stable. Ensuite, le prix des pommes de terre libres a dégringolé. Les contrats unilatéraux pour la nouvelle saison ont été revus à la baisse et les volumes des propositions de contrats non signés ont été réduits.

L'avantage des tempêtes, c'est qu'elles peuvent être violentes mais aussi parfaites. Et surtout, elles passent vite

M. Vermeulen a ensuite appelé à garder la tête froide, car le marché pourrait rapidement se stabiliser à nouveau, soulignant que le nord-ouest de l'Europe reste l'une des meilleures régions pour la production de pommes de terre. Il a toutefois qualifié la situation actuelle de tempête parfaite: "L'avantage des tempêtes, c'est qu'elles peuvent être violentes et qu'elles peuvent aussi être parfaites. Et surtout, elles passent très vite. À un moment donné, nous nous sommes trouvés pendant plusieurs semaines dans une situation où, d'une part, les prix baissaient, l'incertitude économique régnait et l'on parlait partout de barrières commerciales. En même temps, nous étions en négociations contractuelles. Tout cela s'est conjugué. Et puis il y a eu une entreprise qui a sérieusement coupé les coins ronds. C'est alors que la partie se joue et que l'on se retrouve dans une situation idéale. Quelques semaines plus tard, la saison de croissance se déroule bien et je n'entends plus parler de rien. Cela signifie qu'il n'y a plus de tempête pendant un certain temps."

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"Les investissements ne sont pas uniquement destinés à augmenter la capacité globale. Des sommes considérables sont également investies dans l'innovation et la spécialisation"

Vague d'investissement

Malgré les tempêtes, une véritable vague d'investissements se poursuit. La société mère canadienne McCain a décidé d'investir 225 millions d'euros dans l'expansion et la modernisation de sa filiale Lutosa à Waregem. La capacité de production passera ainsi à 335.000 tonnes par an. Il s'agit d'un doublement. Cela portera la production totale de toutes les usines Lutosa à 735.000 tonnes par an. Elle créera également 100 nouveaux emplois.

L'administrateur délégué Alain Dufait a déclaré à De Tijd qu'il n'était pas question de croissance jusqu'à récemment, mais que cette expansion permettra désormais à l'entreprise de répondre fermement à la demande mondiale croissante de canne à sucre congelée d'ici septembre 2026, date à laquelle tout sera opérationnel.

Agristo et Clarebout ont également déjà annoncé des projets d'un milliard de dollars en Belgique, dans le nord de la France, en Inde et aux États-Unis. Clarebout a récemment acquis Pomuni et Mydibel, et Agristo a dépensé 1,1 milliard d'euros pour de nouvelles usines Chips. Ces expansions augmentent toutefois la demande de pommes de terre. Mais comment faire face à une concurrence intérieure féroce, alors que la surface agricole belge n'augmente pas beaucoup?

Selon M. Dufait, 90% des pommes de terre fournies proviennent d'un rayon de 50 kilomètres. Les agriculteurs sont encouragés à échanger du maïs et des betteraves contre des pommes de terre, grâce à des contrats fixes qui leur assurent une certaine stabilité. "Ces investissements ne sont pas uniquement destinés à augmenter la capacité globale", ajoute M. Vermeulen. "Les investissements dans l'innovation et la spécialisation sont également considérables. Si la concurrence du reste du monde s'intensifie, il faut s'assurer de conserver son avantage."

En attendant, les investissements montrent que le secteur est prêt à relever les défis d'aujourd'hui et de demain. Mais derrière ces chiffres et ces projets impressionnants se cache une préoccupation croissante: combien de temps le modèle de croissance restera-t-il viable alors que le changement climatique et les tensions géopolitiques continuent de s'intensifier?

Les sources suivantes ont été utilisées pour cet article: frituurleven.nl, nieuweoogst.nl, foodtec.be, belpotato.be, agroberichten buitenland, vilt.be, AGF.nl, landbouwleven.nl, boerderij.nl, VRT.be, WUR, Belga, foodlog.nl, De Tijd, Het Nieuwsblad, Het Laatste Nieuws et foodlog.nl. Un grand merci à Christophe Vermeulen, PDG de Belgapom.

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Écrit par Chris Craps
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